Manque de profs : À Bruxelles, 17 établissements scolaires néerlandophones ont choisi d’adopter une semaine de quatre jours

Pour lutter contre le grave déficit d’enseignants, un nombre croissant d’établissements scolaires néerlandophones à Bruxelles accordent une pause à leurs élèves le mercredi. Dix-sept écoles de maternelle et de primaire choisissent d’adopter un emploi du temps sur quatre jours pour cette nouvelle année scolaire.

Il y a un manque flagrant de professeurs dans les écoles néerlandophones de Bruxelles. Ce phénomène n’est ni inédit ni spécifique à Bruxelles, mais il y est plus prononcé, surtout depuis trois ans. Certaines écoles n’ont d’ailleurs eu d’autre option que de fermer une classe ou deux. Donc, en avril, Bruxelles manquait de l’équivalent de 444 enseignants à temps complet.

C’est assez simple à comprendre : une grande partie des enseignants provient de la Flandre. Ils ont tout à fait le droit de vouloir travailler à proximité de leur domicile. Ainsi, lorsqu’ils en ont l’opportunité, ils quittent la ville capitale pour se rapprocher de leur maison afin de diminuer les trajets.

Cependant, si pour ces enseignantes et ces enseignants, il suffit de faire le trajet aller-retour 4 fois par semaine plutôt que 5, alors cela pourrait s’avérer intéressant. Depuis l’année dernière, plusieurs autorités organisatrices ont exploré cette voie comme une mesure temporaire. Et cette année, Dertien et Asters à Anderlecht les rejoindront : en tout, 17 établissements seront opérationnels en 2025-2026 pour une durée de quatre jours.

« Le premier objectif est d’attirer des enseignants et d’être sûr de ne pas fermer de classe. On y est parvenu cette année et dans les deux écoles qui vont s’y mettre cette année, on aura des profs pour chaque classe. Il y a aussi des enseignants qui se réjouissent d’avoir plus de temps les autres jours » observe Bieke Comer, l’échevine de l’enseignement néerlandophone d’Anderlecht.

C’est la règle, les cours ne se tiennent plus le mercredi, mais pour rattraper le temps perdu, les autres jours sont prolongés. On débute un peu plus tôt le matin et/ou on finit un peu plus tard le soir. Les pauses peuvent également être un peu réduites.

Il n’est pas non plus envisageable de refuser l’accueil des enfants pour le mercredi.

« On n’a pas voulu pénaliser les parents qui travaillent. On aimerait aussi que les enfants restent le plus possible dans un rythme scolaire. On a dès lors prévu un accueil dans l’école avec des partenaires qui organisent des activités éducatives pour les enfants« .

En réalité, l’année précédente, seuls quelques enfants parmi une petite minorité ont fréquenté l’école le mercredi matin dans les établissements d’Anderlecht concernés.

Dans la Ville de Bruxelles, quasiment la moitié des élèves ont été reçus le mercredi matin dans les deux établissements scolaires municipaux qui ont également adopté l’organisation de 4 jours par semaine l’année précédente. On peut affirmer que la Ville de Bruxelles bénéficie d’un atout considérable en s’appuyant sur l’étendu réseau de structures sportives et de loisirs qu’elle possède. Ainsi, les enfants ont bénéficié de cours de natation supplémentaires dans les piscines bruxelloises et d’ateliers musicaux en collaboration avec l’académie.

« On a eu en retour qu’en fait ce break au milieu de la semaine est positif pour leur niveau d’énergie et le calme« , constate l’échevine de l’enseignement néerlandophone Anaïs Maes. « Il n’y a non seulement pas eu de plaintes, mais il y a surtout eu beaucoup de compréhension. Les parents voyaient la pression qu’il y avait sur la direction et sur les profs et donc ils nous disaient : si c’est une solution, allez-y, n’hésitez pas« .

Il n’est pas question, ni à Anderlecht, ni à la Ville de Bruxelles, d’instaurer ces méthodes de travail sur le long terme. On les qualifie officiellement toujours de mesures « d’urgence », provisoires.

Outre Anderlecht et la Ville de Bruxelles, la municipalité de Molenbeek a également transféré deux de ses institutions vers le modèle à quatre jours par semaine. Sept établissements gérés par le pouvoir organisateur GO ! (communauté flamande) et deux issus du libre subventionné ont également pris cette initiative. Il y a 17 écoles parmi 151.

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